La pratique musicale est une activité incroyablement gratifiante pour notre être. Il n’y a rien de plus naturel que de faire chanter son âme à travers son instrument ou sa voix. C’est pour ça que des milliers et des milliers des gens de tous âges essaient d’apprendre la musique. En même temps, elle demande du temps, elle nous pose les défis à surmonter, elle peut rendre désespéré, si l’on n’arrive pas à trouver la solution. Typiquement on apprend des expériences des autres, on trouve des profs, on discute avec d’ autres musiciens. Et là, on peut avoir de bons conseils et de conseils moins bons. Certaines choses fautives sont si répandues qu’elles sont considérées comme une connaissance commune et on ne se pose même pas de question. Mais elles restent quand même erronées : n 1. On apprend le morceau quand on joue au tempo lent.Le tempo lent nous donne plus de temps pour gérer les facettes nombreuses de l’exécution de la musique, c’est pour ça qu’il semble plus facile à faire en tempo lent qu’au tempo réel. En même temps, on ne remarque pas des pièges qui vont se manifester dès que le tempo augmente. La répétition du morceau au tempo lent solidifie les actions corporelles et cérébrales et celles deviennent de plus en plus difficiles à changer après. Travaillez votre morceau partie par partie, mesure par mesure, s’il le faut, mais faites en sorte de les jouer au tempo réel avant de tenter d’exécuter le morceau entier. n 2. Il faut pratiquer son instrument beaucoup pour exceller en technique.Quand on entraîne le corps, on n’entraîne pas forcément le cerveau. Surtout si la pratique devient répétitive, on a tendance à ne plus se concentrer sur ce qu’on fait. Au lieu de s’entraîner, on commence à faire des choses machinalement et cela bétonne ce qui n’est pas correct ou optimal. Il faut chercher à créer la musique au lieu de jouer les exercices. Clara Schumann, la femme du compositeur, elle-même pianiste très accomplie, était incroyablement créative à ce propos. On dit que ses concerts étaient une révélation pour ses collègues musiciens comme pour le public au niveau de la musicalité, de la passion et de l’humour, mais dans le programme il n’y avait que les Études de Carl Czerny ! Cherchez la musique dans les exercices et rendez-vous compte que moins, c’est plus. La technique va se raffiner avec le temps, si vous le faites régulièrement. Mais il vaut mieux passer 10 – 20 – 30 minutes en faisant quelques choses de créatif que 5 heures d’une répétition machinale. n 3. La mémoire musicale et la dextérité corporelle se dégradent avec l’âge.Ni l’une, ni l’autre ne le font. Pourquoi, donc est-il plus difficile d’apprendre un instrument, si l’on n’est plus jeune ? Les raisons peuvent être différentes. Par exemple, la méthodologie qui convient pour un jeune enfant ne s’applique pas directement à une personne adulte. De l’autre côté, on peut avoir l’impression de ne plus être assez réceptif, en ce cas il faut forcément chercher en soi pour retrouver la fraîcheur de la perception. Le passé peut s’opposer aux nouvelles expériences, surtout les expériences alternatives, et intuitivement le corps se ressent en danger, quand on lui demande à faire de nouvelles choses. La bonne nouvelle est que l’approche consciente de l’apprentissage peut contourner de telles résistances indésirables, tandis que l’expérience de l’âge, si elle est correctement appliquée, donne un grand avantage pour optimiser son travail et pour remplir la musique de sentiments profonds et matures. n 4. La lecture de partitions à vue et le déchiffrage sont difficiles. C’est normal de progresser lentement.Si on ne lit la musique que ponctuellement ou que l’on continue de jouer les morceaux qu’on connaît depuis toujours, le progrès devient en effet très peu visible. Mais il n’est pas normal de progresser lentement. Cela nous prive de confiance et on perd l’enthousiasme pour continuer. Pour optimiser le processus, il faut simplifier la tâche complexe de la lecture et acquérir la capacité de faire bien chaque facette — lecture en clefs, rythmes, compréhension de la notation musicale etc. Chaque aspect en soi est relativement facile à apprivoiser, on n’a pas besoin d’années pour l’apprendre. Ainsi, la lecture de partition devient facile, en fait aussi agréable que la lecture d’un texte et le vaste répertoire des nouvelles musiques devient tout à fait accessible. n 5. ll faut travailler le problème de confiance en soi profondément ou appliquer des techniques psychologiques pour gérer les nerfs devant le public.Le stress nous attaque quand nous ne sommes pas sûrs de ce que nous faisons, c’est normal. Cela n’est pas comme d’être joyeusement excité dans l’attente d’une occasion importante. Mais d’une manière ou de l’autre, s’il vous prend dans son étau, il vous devient très difficile de vous reprendre pour exécuter votre musique. La seule chose qui puisse vous protéger est l’expérience. Développez votre propre code de spectacle — comment vous entrez, saluez le public, approchez votre instrument, jouez le morceau, comment vous vous levez après avoir joué ou chanté et saluez les spectateurs avant de sortir. Répétez ce code jusqu’à ce que cela devienne votre deuxième nature. Quand vous montez sur scène pour de vrai, appuyez-vous sur le code dès que vous sentez que le stress commence à monter. Le travail psychologique sur la confiance est facultatif.
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4 replies to "10 ERREURS à éviter dans votre pratique musicale"
Merci pour vos excellents conseils qui me permettent d’améliorer mon apprentissage du violon au Conservatoire Claude Debussy de St Malo.
MERCI POUR VOS CONSEILS ILS SONT PRÉCIEUX POUR LA PRATIQUE DE MON INSTRUMENT LE PIANO. AU REVOIR ET QUE DIEU VOUS GARDE!
ROBERT BÉLAND
Merci Katja de partager ton savoir et ton expérience, qui nous font gagner du temps dans notre progression avec la musique.
Marc T.
Merci du partage de votre savoir, c’est magnifique :-)