J’ai décidé d’écrire quelques postes au sujet qui touche la plupart des gens intéresses à l’oreille absolue et à l’écoute musicale, le solfège.

Voici, ma première réflexion. Vous êtes chaleureusement bienvenus de laisser vos commentaires :)

Amicalement,
Katja

Comment est-ce que l’on nous enseigne à entendre ? Pas sans exceptions, bien évidemment, mais typiquement…

Quand j’étais petite et commençais mes études dans l’école de musique, on nous expliquait comment discerner les harmonies et les intervalles. On disait  par exemple : « L’accord majeur sonne gai et l’accord mineur sonne triste. » Ou bien : « Écoutez les quintes parfaites, elles sont creuses… »

Après avoir écouté ce que jouait le professeur, je dis : « Je suis d’accord qu’il y a des quintes qui sont creuses, comme par exemple la – mi. C’est un intervalle faisant ressentir la mélancolique, et c’est ça peut-être qui s’appelle creux… Mais d’un autre côté, on a le fa – do qui, surtout joué dans les graves, sonne de manière très chargée, très vibrante, pas du tout creuse… »

En cela, il m’a paru que les descriptions desdits intervalles étaient extrêmement subjectives. À remarquer entre parenthèses, qu’en France, l’intervalle la – mi est un intervalle utilisé pour les sirènes des gendarmes. De ce fait, la plupart des Français perçoivent sans doute cet intervalle comme une chose troublante. Après tout, lorsque passe une voiture de police, le bruit de la sirène fait rarement penser au sentiment de vide ou de mélancolie.

Dans certaines méthodes modernes de musique, on dit : « Cette note ici est bleue, celle-là est rouge, celle-ci est jaune… »
Et si, pour l’élève, la première note semblait être blanche, la deuxième brune ou la troisième verte ?

Nous touchons là au conflit principal sur lequel, à mon avis, repose la problématique de l’apprentissage du langage musical pour tout le monde.

ON ME DIT QU’UNE CHOSE SONNE COMME CECI OU COMME CELA, MAIS JE NE SUIS PAS D’ACCORD CAR JE RESSENS LES CHOSES AUTREMENT.

Mais en tant qu’élève, on se dira alors : « Qui suis-je pour contredire ainsi le professeur ? »

On s’efforcera encore et encore d’entendre ce que le prof lui dit d’entendre, et d’entendre la note jouée comme reflétant le sentiment décrit.

Mais au final, sous-consciemment, l’élève renoncera, surtout quand le professeur lui dira : « Dommage, tu n’as vraiment pas l’oreille musicale. »

Quand un tel verdict est prononcé, le conflit est créé. Pour ne pas approfondir le conflit, la seule issue de secours consiste à ne plus rien essayer du tout en matière de musique. L’élève se disant alors : « Je ne suis pas doué, je suis nul en musique. »

Ça vous rappelle quelque chose ?

Au vu de mon expérience, je puis affirmer qu’il n’y a pas deux personnes qui aient fourni la même réponse à l’écoute d’une même note. Tous sont uniques! Vous vous rappeler la chanson de Zaz? “Allons ensemble, découvrir ma liberté, oubliez donc tous vos clichés, bienvenue dans ma réalité…” C’est pas par hasard qu’elle fait un tube en ce moment!

Selon moi, c’est la découverte de l’individualité de chacun qui fait du monde qui nous entoure, un endroit fascinant. Et quand on se permet de découvrir sa propre individualité, on s’épanouie comme jamais.

    11 replies to "Un conflit principal caché dans la formation d’oreille musicale"

    • Marielle

      comme c’est vrais ce que vous dites, chaque personne est unique, peu importe le talent que nous avons, l’important c’est l’intérêt que nous y portons. si nous avons beaucoup d’intérêt pour la musique nous y mettrons les efforts nécessaires pour apprendre
      Merci
      Marielle

    • Patrice

      Pour ma part, j’ai connu un solfège où l’on apprenait à solfier dans les 7 clés, pour ceux qui parvenaient en fin de parcours, sans jamais chanter ou écouter une quelconque oeuvre musicale. (Il y a 40 ans). Alors, imaginez ce que pouvait être une dictée musicale !!!

      Donc, inévitablement, un tel système bloquait ceux qui n’avaient pas la chance d’avoir eu une oreille exercée et formée ne serait-ce que par les comptines chantées par les parents et dont, vous vous en doutez, je fais partie.
      En effet, le professeur nous disait  » tu n’as pas d’oreille ». Il ne va pas sans dire que très vite, lors de cet exercice, je rendais une copie blanche.

      Enfin, et je ne sais pas si c’est toujours le cas aujourd’hui, des conservatoires régionaux effectuaient une sélection uniquement par la dictée musicale.
      On tombait dans des situations aberrantes dans lesquelles (j’ai connu quelques cas) un élève présentant un prix instrumental se trouvait être en 3ème année de solfège !!!

    • Christiane Tremblay

      J’ai suivi des cours de piano étant jeune, cependant depuis j’entends seulement d’une oreille.
      Par conséquent, je ne crois pas pouvoir obtenir l’oreille absolue.

    • BERTHELOT

      Bonjour,
      J’approuve votre réflexion ! Je me souviens d’un prof de musique en 6ém, première année où j’ai pu apprendre la musique, qui m’avait dit brusquement que je chantais faux ! frustrant mais pas désespéré car la musique c’est ma passion ! surtout touche à tout sans assez approfondir la théorie voir la pratique exacte de l’instrument que je possède (Violon depuis un deux ans, guitare depuis tout petit, saxo ténor depuis 87, harmonica …) Bref tout cela pour dire que j’estime aussi que la pratique de la musique et avant tout le besoin d’exprimer quelque chose ! des sentiments, des injustices etc…et suivant notre vécu on utilisera des tempo des rythmes des notes des suites de notes différents des uns aux autres ! Alors comment avoir des adjectifs pour qualifier tel ou tel ressenti si personnel ? C’est de l’art !
      A bientôt.
      Pierre-Jean

    • le boette

      hello
      personnellement, il me semble que les voitures de police pruduisent les notes: la mi mais le mi est plus grave que le la donc c est un écart de quarte et non de quinte. petite corection qui ne change rien a la signification de votre message
      merci Tchak

    • Le Doré Gwenn

      oui c’est cela pour ma part j’ai l’habitude de demander à mes élèves en éveil sonore créatif ! : A quoi vous fait penser cette note ou ce son ?
      Et souvent nous pouvons imaginer jouer un éléphant avec un carillon ou bien une souris qui mange avec un doundounba.
      Il faut donner à chacun le moyen de comtempler son propore univers sonore et musical et ainsi vient la véritable création : c’est à dire inventer par soi même.

    • marianne

      merci de nous déculpabiliser Katja!c’est vrai qu’il n’était pas question de mettre en doute les dires du professeur!!!

    • Katja Keller

      À Marianne,

      à votre service et
      surtout, donnez-vous, vous-même cette permission :)

    • Katja Keller

      À Gwenn,

      tout à fait d’accord, de plus, la source de la créativité est toujours juste sous la main. Les enfants n’ont pas encore oublié où elle est.

    • Katja Keller

      Bienvenu au monde réel :) biensur, que les notes par les sirènes ne sont pas toujours parfaitement accordées et l’effet de Doppler en ajoute. J’entend souvent « la-ré », « la-mi » et « la-si » par la police, les gendarmes et le SAMU et cela m’amuse de remarquer que une note ou l’autre est plus foncée ou plus perçante que la note « corrécte », mais elles restent quand-même les la’s, les mi’s et les si’s, malgré un préjugé que l’oreille absolue « n’accepte » pas les notes en dehors des qualités fixées.
      Je suis contente quand-même que nous soyons dans l’accord générale par rapport au sujet de la discussion.

    • Katja Keller

      à Pierre-Jean

      « Alors comment avoir des adjectifs pour qualifier tel ou tel ressenti si personnel ? C’est de l’art ! »

      La méthode MAP vous explique comment trouver vos adjectifs et elle vous apprend pas à pas cet art :)

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