« La musique {…} naît d’une organisation du temps », – écrivait Igor Stravinsky et il avait raison.

Il n’y a pas de genre d’art qui serait plus étroitement lié au temps que la musique, même que le temps en soi reste une réalité mystérieuse.

Il est difficile de nommer un penseur qui, étudiant l’être, ne tenterait pas de réfléchir sur ce que c’est. Comme il est impossible de trouver un musicien qui ne serait jamais confronté à cette même question, enfin, pas nécessairement dans un sens philosophique.

C’est pour cela qu’on travaille la rythmique, c’est pour cela qu’on essaie d’apprivoiser le tempo, la pulsation, la forme et que sais-je encore…

Dans ces Confessions, Saint Augustin distingue trois temps différents :

  • « celui des horloges », on pourrait le nommer objectif ;
  • « celui de la conscience » ou subjectif, la façon de vivre le temps qui s’écoule (« Certaines heures sont interminables, quand d’autres passent à toute allure») ;
  • enfin, « celui du kairos » (Terme grec qui signifiait « occasion, moment propice, favorable ») « des points remarquables dans le flux homogène du temps des horloges, qu’il faut savoir repérer et saisir pour réaliser ce qui nous tient à coeur ».

De ce que je comprend, cela se réfère à notre perception du temps.

Et la musique a le super-pouvoir de changer cette perception. Je ne peux pas m’empêcher de me demander jusqu’à quel degré on en se rend compte ?

Je vous propose d’écouter les trois morceaux de musique, en essayant de rester observateur :
Comment percevez-VOUS le temps en les écoutant ?

La fugue en si bémol mineur de J.-S. Bach de CBT1, BWV 867

 

Daydreaming, Radiohead

Les chariots du feu, Vangelis (joué par le compositeur même)

 

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