Nous connaissons tous le type de musique qui afflige les films d’horreur. Une partition tordue commence à jouer et nous savons que le sort des personnages à l’écran n’est pas trop beau. Mais vous êtes-vous déjà demandé ce qui rend les bandes sonores si obsédantes ?

– Les dissonances (et là, l’intervalle du diable, le triton, a sûrement le grand prix du concours) ;

–  les clasters sonores (essayez de jouer en même temps les notes fa-fa#-sol-sol#-la dans les graves ou les aiguës et voilà, vous en avez un) ;

– les textures dures et rythmes palpitants (par exemple, la combinaison des drones graves avec des murmures étranges d’autres sons ou des textures d’accords plus épaisses avec des progressions d’accords plus dures et des cris instrumentaux aigus) ;

-n’oublions pas le choix des instruments — ici la famille de cordes propose un nombre infini des possibilités. Prenons un exemple cliché où les cordes inférieures (contrebasse et violoncelle) jouent des drones à très faible grondement, lorsque les cordes supérieures (violons et altos) ajoutent des passages alarmants, imitent des cris et même des coups de poignard, etc…

Plus de siècle de l’exploration cinématographique a déjà formé en nous des associations horrifiantes.

Pourtant, si l’on écoute ce genre de musique sans images, va-t-on toujours avoir les même associations ?

Essayez d’écouter sans images visuelles et sans parti pris les morceaux, où tous ces éléments se trouvent en abondance:
The ghost sonata  du groupe légendaire d’avant-garde Tuxedomoon

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ou bien la musique de Wojciech Kilar (« Mina/Dracula »)

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enfin, la vedette des amateurs d’Alfred Hitchcock,  la « Polymorphia » de Krzysztof Penderecki

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Alors, la question persiste : que fait froid dans le dos, quand on écoute ce genre de compositions ?

    2 replies to "La musique qui fait peur"

    • Liliane

      Bonjour Katja,
      Merci pour cet envoi. J’ai découvert des morceaux que je ne connaissais pas du tout. Mes ressentis :
      The Ghost Sonata, j’adore ! Elle me plonge dans un univers onirique, un peu mélancolique. Le piano me fait courir dans une direction puis une autre; avec le violon j’oscille entre tristesse et intensité émotionnelle. L’ambiance est un peu tzigane.
      Mina/Dracula – Musique romantique. Un peu de douceur, de lascivité au début qui laisse place au doute puis à l’envolée des sentiments et enfin à une retombée des tensions.
      Polymophia, très bizarre ! Bruits du vent, de cliquetis, d’objets qui cognent, klaxons, bruit de la circulation. Ensuite une pluie forte qui se calme puis redouble d’intensité. Puis une montée en tension qui me fait penser à un monde qui se dérègle et peut mener à la folie. Une bonne illustration du dérèglement climatique et de ses conséquences !!!! Voilà. Merci pour l’expérience. Bien cordialement. Liliane

    • Katja Keller

      Bonjour Liliane, quelle belle description détaillée. Je suis contente pour vous, car ces musiques là sont parmi les favorites du genre, lorsque mon amour avec Tuxedomoon date de plus de 30 ans. à plus :)

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