Votre musicalité est toujours une réflection de votre écoute. On ne peut pas chanter, ni jouer, ce que l’on n’entend pas.
Par exemple, si on n’entend pas la polyphonie, on ne peut pas la recréer. Si on n’a pas écouté une variété de la musique du style galant, on risque de jouer la musique du 21e avec les notes du 18e.
Donc, quand vous travaillez un morceau, allez sur Youtube et écoutez les meilleurs interprètes.
Il ne faut pas se laisser porté par la beauté de musique (= écoute passive), il faut écouter consciemment ( = écoute active) : remarquer et identifier les éléments qui “patinent” dans votre interprétation.
Voici un étude de cas.
Avec un des mes élèves, on travail une sonate de Domenico Scarlatti.
Donc, j’ai ramassé pour lui quelques liens instructifs à propos de l’écoute intérieure des lignes mélodiques et du style de Scarlatti :
Dinu Lipatti
à remarquer :
– les petits ralentissements à 40″, 1’21 », 2’17 » ;
– comment Dinu arrondit les phrases ;
– comment il garde le legato intrinsèque quand il joue en fait staccato
Arturo Benedetti Michelangeli
à remarquer :
– les phrasés parfaits — par ex. à partir de 0’37 » – à remarquer comment la phrase mélodique est soutenue (ou prolongée) par les notes statiques (répétitions) des voix secondaires
John Browning
l’ interprète superbe de Scarlatti
Pour la polyphonie des voix en général :
Andreas Scholl, Stabat Mater de Vivaldi
les phrasés pratiquement parfaits (pas seulement du soliste, mais aussi dans l’orgue et les violons de son ensemble)
Sergueï Azizian
Partita en mi mineur pour violon de Bach (à partir de 1:00’21 ») – la polyphonie remarquable dans une seule ligne mélodique.