En parlant de l’écoute musicale, on distingue l’oreille absolue et l’oreille relative. Il est temps de définir plus clairement ce qu’elles sont, et quelles relations elles entretiennent entre elles.

Afin de les différencier en toute simplicité, on peut utiliser la première observation de ce qu’elles font : l’oreille absolue sait identifier les phénomènes sonores sans référence externe ; l’oreille relative sait comparer des sons, par exemple, elle sait définir si une note est plus grave ou plus aiguë qu’un autre.

Même si l’on ne parle pas d’œil absolu et d’œil relatif, on peut cependant le faire par analogie.

L’œil absolu sait nommer les couleurs — rouge, bleu, vert, etc. —, tandis que l’œil relatif observe qu’une couleur est plus foncée ou plus claire qu’une autre dans la même teinte.

Le nez absolu sait nommer les odeurs — roses, cuir ou poisson pourri — alors que le nez relatif va savoir discriminer si une chose sent plus fort qu’une autre.

L’oreille relative (ce qu’enseigne le solfège), qui compare les hauteurs des notes et les structures harmoniques des intervalles comme des accords, fonctionne en s’appuyant davantage sur la partie gauche du cerveau.

C’est elle qui fait les comparaisons entre les phénomènes sonores. Par exemple, elle identifie que deux structures harmoniques ou mélodiques, disons deux accords ou deux modes, sont les mêmes au niveau de la structure, même si les tonalités sont différentes.

Dans l’idéal, les deux « oreilles » doivent cheminer main dans la main : l’oreille absolue distingue les notes en écoutant, puis l’oreille relative analyse le langage musical en s’appuyant sur la connaissance des notes impliquées, donnée par l’oreille absolue.

Si l’oreille absolue est fonctionnelle au niveau de la reconnaissance des notes telles quelles, l’oreille relative n’a qu’une seule tâche : entendre si la deuxième note est plus grave (mouvement descendant) ou plus aiguë (mouvement ascendant) que la première. Le cerveau gauche nomme les notes et analyse ensuite mentalement la distance entre elles pour définir l’intervalle.

Par exemple :

  1. L’oreille absolue (cerveau droit) reconnaît un La et un Ré, le cerveau gauche les nomme instantanément (La et Ré).
  2. L’oreille relative (cerveau gauche) observe que le Ré est au-dessus du La.
  3. Le cerveau gauche conclut, d’une manière ou d’une autre, que l’intervalle est une quarte juste.

Le processus est assez simple et direct : j’entends — je nomme — j’analyse, d’autant plus que les deux premières étapes se produisent quasi instantanément. Donc, l’hémisphère droit commence, l’hémisphère gauche suit.

Pour la personne qui ne reconnaît pas immédiatement les notes isolées, on a développé un moyen alternatif. Le solfège traditionnel propose des astuces différentes pour préinstaller des étalons ou des clichés d’intervalles, d’accords, de modes afin que l’oreille relative puisse avoir la base de calcul de chaque note par rapport à la note précédente. Les étalons servent comme référence pour la comparaison des structures et permettent à l’auditeur de déchiffrer une musique à l’oreille. Bien entendu, cela est possible seulement à condition qu’il sache à l’avance quelle sera la première note.

Il existe de nombreuses méthodes dans le solfège traditionnel….

Mais pourquoi le solfège reste si difficile pour la plupart des musiciens ? Et comment faciliter l’apprentissage ?

La réponse demain dans le blog.

Amicalement,

Katja Keller

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