Chez les musiciens, on distingue deux types d’oreilles : l’oreille externe et l’oreille interne.
Le manque de l’oreille interne est souvent sous-estimé, car elle demeure en retrait par rapport à son homologue externe, qui capte les sons du monde extérieur.
Pourtant, c’est l’oreille interne qui construit la musique, révèle les subtilités cachées, maîtrise les nuances et décrypte les multiples voix imbriquées dans la mélodie.
Son rôle va bien au-delà de la simple écoute : elle est l’architecte invisible.
Si l’importance de cet oreille est évidente dans le cas d’instruments polyphoniques comme le piano ou la guitare, elle est tout aussi cruciale pour les solistes.
Lorsque vous chantez avec les autres, il est impératif de créer une harmonie avec toutes les voix. N’oublions pas que notre music se base sur la conduite des voix avant tout.
C’est là que l’oreille interne entre en jeu, créant un ensemble cohérent et captivant.
L’oreille externe, en revanche, se tient en sentinelle, scrutant ce qui se déploie à l’extérieur. Elle capte les sons émis, les évalue, les analyse dans leur contexte global. Elle témoigne de ce qui a été joué, chanté, exprimé, et donne le retour notamment à l’oreille interne pour continuer.
Mais l’oreille interne, elle, tisse une trame invisible, elle bâtit des ponts entre les notes, les harmonies, les silences. Elle analyse les motifs, assemble les phrases musicales, sans briser leur essence. C’est elle qui permet à l’artiste de sentir l’âme de la composition, de la comprendre au-delà des apparences. Elle est la clé de voûte, l’élément caché qui donne à la musique son véritable sens, transformant une simple succession de sons en une expérience émotionnelle profonde et riche.
Peu importe votre niveau, que vous jouiez du jazz ou de Bach, travaillez votre oreille interne afin de révéler toutes les dimensions qui se trouvent dans votre musique.